Comme en témoigne
le mythe de Marsyas et Apollon tel que le rapportent Platon dans
La République (III p 399 D) et Aristote dans le
Politique [V (VIII) 6, 5-8], les instruments à
vent viennent en seconde place, derrière les instruments
à cordes, dans la hiérarchie des instruments de
musique antiques. La légende a d'ailleurs inspiré
le sculpteur de ce sarcophage du Louvre où l'on voit d'un
côté Apollon, avec sa cithare et Marsyas avec son
aulos, s'affronter pour obtenir les suffrages des Muses. |
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Cela n'empêchait pas flûtistes
et citharistes de jouer de concert, comme on le voit sur cette
scène de conscription représentée sur le
relief de marbre. |
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Bien des sarcophages du Louvre, associés,
comme celui-ci, à la vie champêtre, montrent des
joueurs d'aulos. |
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A la différence de la
cithare, dont le caractère culturel ne fait aucun doute,
la flûte double est en effet systématiquement associée
à la nature et aux débordements des satyres. Ce
sarcophage du Louvre, où l'on voit un satyre charmer un
serpent devant un hermès ithyphallique, rappelle que le
discrédit dans lequel les Grecs tenaient la flûte
vient sans doute de ses origines plus indiennes qu'européennes. |
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Le Vase Borghèse, qui
met en scène une bacchanale, fait figurer l'aulos aux
côtés des danseuses, des joueuses de tambourin et
des joueuses de castagnettes. |
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L'utilisation de l'aulos est
également attestée dans les sacrifices comme en
témoigne l'autel du temple de Vespasien à Pompéi.
Leur importance était telle qu'une grève des tibicines,
à qui les censeurs avaient interdit, contre la coutume,
de participer aux banquets dans le temple de Jupiter, compromit
la tenue des sacrifices à Rome. Il fallut, si l'on en
croit Tite-Live dans le Ab Urbe Condita (IX, 26-30) et
Ovide dans Les Fastes (Les Petites Quinquatries - 6,649-710),
les saoûler pour les ramener, contre leur gré,
déguisés et masqués, de Tibur, où
ils s'étaient exilés, à Rome. |
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C'est en mémoire de cet épisode
que les joueurs de flûte défilaient déguisés
en femmes et masqués, le 13 juin, jour des Petites
Quinquatries, où l'on célébrait la fête
de Minerve, qui était aussi censée avoir inventé
cet instrument à partir d'os de cerf, au cours d'un banquet
des dieux.
A la flûte double, s'ajoutent
d'autres types d'instruments, plus élaborés, comme
cette flûte que l'on voit dans la main gauche de la muse
sur le sarcophage des Muses, au Louvre.... |
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La syrinx, plus rustique, doit
son nom à la nymphe transformée en roseaux... |
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la flûte de Pan est, par
excellence, l'instrument des bergers, comme on le voit sur ce
sarcophage du Louvre... |
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Les Romains connaissaient aussi plusieurs
types de trompettes, la trompette droite, que l'on voit ici sur
un sarcophage du Louvre, accompagnant lyre et pandura... Saint Jérôme,
au Vème siècle, dans une lettre intitulée
De diversis generibus musicorum instrumentis, désignait
sous le nom de "tuba", plusieurs sortes de trompettes,
celle qui convoquait le peuple, celle qui dirigeait la marche
des troupes, celle qui proclamait la victoire, celle qui sonnait
la charge contre l'ennemi, celle qui annonçait la fermeture
des portes... |
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Une de ces trompettes,
dont la description est assez confuse, avait trois anches d'airain
et mugissait (mugitum proferi) par quatre pavillons (per
quatuor vociductus xreos). La sambuque (sambuca),
d'origine chaldéenne, était formée de plusieurs
tuyaux de bois mobiles qui s'emboîtaient les uns dans les
autres. La trompette courbe,
ou lituus, comme celle que l'on voit ici, entre les jambes
du silène Marsyas, est sans doute la plus communément
représentée sur les sarcophages du Louvre... |
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Comme la flûte, la trompette
est discréditée par la déformation qu'elle
impose au visage de celui qui souffle dans son embouchure. C'est
sans doute aussi pour cela qu'elle est, elle aussi, associée
aux satyres comme on le voit dans ce sarcophage... |
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... ou bien encore dans celui-ci.
Il s'agit en effet d'un thème récurrent dans l'iconographie
funéraire. |
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La trompette s'emploie dans les
circonstances les plus diverses, la guerre, comme nous l'avons
dit plus haut, la vie civique mais aussi les divertissements
comme on le voit ici dans cette mosaïque de Pompéi
où un petit garçon joue d'une sorte de cor tandis
que ses compagnons jouent des cymbales, de l'aulos et du tambourin. |
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Elle servait aussi dans le rituel
de la "conclamatio" que l'on trouve sur deux-bas
reliefs du Louvre. Bien qu'il s'agisse de faux de la Renaissance,
ils sont inspirés d'originaux romains |
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