Berger gardant son troupeau - sarcophage d'Endymion et Séléné

Marbre - musée du Louvre © photo Patricia Carles

 Le berger que l'on voit ici, l'oreille tendue, les jambes croisées, le coude appuyé sur son bâton dans une attitude de repos, écoute-t-il le doux son de la syrinx ou le chant d'un de ses pareils, répercuté de plaine en plaine ? Un loup plutôt, car le chien, la gueule levée vers le ciel, s'est mis à hurler et les trois moutons, paisiblement couchés à l'ombre des arbres, ont brusquement tourné la tête vers le danger. Derrière le chien, un veau, couché dans l'herbe, a lui aussi relevé la tête et dressé l'oreille ; il ouvre de grands yeux inquiets dans la même direction que les moutons. Mais le pâtre est là et son fort bâton pourrait bien se transformer en un redoutable gourdin si l'on s'attaquait à ses bêtes. La scène, superbement mise en page, semble saisie sur le vif. L'un des moutons, en haut, semble déjà s'apprêter à fuir ; déjà, il a déplié l'une de ses pattes avant ; au-dessus de lui, un autre mouton, tout occupé à brouter les feuilles d'un arbuste, n'a pas encore réagi. Le chien, aux fortes mâchoires, dresse sa queue en panache, son hurlement creuse ses flancs et fait saillir ses côtes... Sa musculature nerveuse laisse augurer de sa robustesse et de son efficacité contre les loups.

L'artiste a représenté deux races ovines : l'une, au long cou, a un poil très long et les cornes à peine courbées, l'autre, au cou plus court, montre une toison plus bouclée et des cornes joliment enroulées, ce qui, sans doute, témoigne de deux usages différents de la laine attendue.

Ce relief, sculpté sur l'un des côtés d'un sarcophage représentant Endymion visité par Séléné, nous renseige aussi sur le vêtement des paysans ; le berger porte des bottines souples, une tunique qui lui laisse l'épaule droite découverte et qui se termine par une courte jupe.