Terre cuite figurant une course de chars - Musée du Louvre © photo Patricia Carles

L'artiste, qui a signé L.S.ER est inconnu. Il a figuré un bige en pleine course, les gradins du cirque, la meta, la borne délimitant la piste que le coureur s'apprête à contourner, à droite, et l'ovarium, le compte-tours ici décoré de cinq dauphins. Des reliefs de ce type, apparemment produits en série, décoraient les parois intérieures ou extérieures des édifices publics et privés.

 Les courses de char, Horace le rappelle dans son Ode à Mécène, étaient immensément populaires à Rome :
"Sunt quos curriculo pulverem Olympicum,
Collegisse juvat, metaque fervidis
Evitata rotis, palmaque nobilis
Terrarum dominos evehit ad deos."

   

 "Il en est qui aiment à soulever, dans leur course, la poussière olympique,
et la borne évitée par les brûlantes roues
et la noble palme, en maîtres de la terre,
les portent jusqu'aux dieux."

Mais la mort s'invitait plus souvent que la gloire souvent au cirque.

   
Jusqu'à cent quadriges pouvaient prendre le départ de la course, par groupes de vingt-cinq dans le grand cirque de Rome. Les chars, qu'ils soient tirés à deux ou à quatre chevaux, ouverts par derrière, le devant relevé en demi-cercle presque jusqu'à hauteur d'appui, étaient très légers, et, comme le mouvement des roues était très rapide, il n'était pas rare que le conducteur manque son virage au bout de la carrière ; le char heurtait alors la borne et volait en éclats.

   
  Il fallait une habileté extrême pour maintenir les cehvaux en ligne et les concurrents n'hésitaient pas à barrer l'arène à leurs adversaires ou à briser les roues de leurs chars. C'est pourquoi les courses de char sont devenues l'un des motifs privilégiés des sarcophages, singulièrement des sarcophages d'enfant qui assimilent souvent la vie à une course semée d'embûches.