Une jolie boîte d'osier recouverte d'un "mantele", une serviette frangée, une faucille et un volumen : c'est tout l'idéal des vertus antiques conjuguant les plaisirs de l'esprit et les tâches simples mais nobles du paysan. C'est aussi un hommage aux dons de la Terre-mère. Car la terre pourvoit à tous les besoins des hommes : des roseaux qui bordent les étangs, ils font le papyrus qui leur servira à fabriquer les "volumina" sur lesquels ils écrivent, et l'osier dont ils tressent leurs boîtes à offrandes ; du chanvre ou de la laine, ils font le tissu du "mantele", la serviette à longs poils qu'on voit ordinairement entre les mains des "camilli", les enfants de choeur assistant le prêtre dans le sacrifice. La serviette est le plus souvent placée sur leur épaule gauche et pend en avant et en arrière, comme on le voit sur le relief de l'Ara Pacis, mais elle peut aussi être suspendue en cravate de chaque côté du cou comme sur l'autel de Vespasien à Pompéi, ou bien encore attachée comme un mantelet recouvrant les épaules ; plus rarement, elle est posée sur le bras gauche ; on s'en servait aussi dans la vie profane, lors des banquets, pour s'essuyer les mains aussi bien que pour essuyer la table. Les mantelia "étaient ordinairement faites d'une étoffe épaisse, unie d'un côté, pelucheuse de l'autre. Dans les banquets, l'amphitryon fournissait ce linge de table ; mais chacun prit l'habitude d'apporter sa serviette (mappa), afin d'y mettre les petits cadeaux que l'hôte faisait à ses convives". |