Voici comment on procédait pour établir les voies les plus belles et les plus solides, les viae stratae. On indiquait premièrement la largeur de la chaussée par deux sillons parallèles, puis on enlevait tout le terrain meuble sur la surface comprise entre les deux sillons. L'excavation qui en résultait, jusqu'au sol résistant, était comblée avec des matériaux de choix ; c'était le pavimentum. Quand on avait bien tassé et bien battu le sol avec des pilons ferrés, on établissait là-dessus la première couche du chemin ; elle se composait de pierres, de moellons plus ou moins volumineux, posés à plat, noyés dans du mortier, mais le plus souvent rangés à sec les uns à côté des autres. On appelait cette couche statumen. Le second lit, rudus, ruderalio, était un blocage de petites pierres concassées et mêlées avec de la chaux. Si les pierres n'avait jamais servi, on appelait cette couche rudus novum, et rudus redivivum quand elles avaient été déjà mises en oeuvre. Le troisième lit, le nucleus, était formé d'un mélange de chaux, de craie, de briques, de tuiles concassées et de terre franche battues ensemble. C'est sur cette couche ainsi faite qu'on plaçait la quatrième, ou summum dorsum, summa crusta, composée de cailloux ou de pierres plates généralement taillées en polygones irréguliers, quelquefois équarries à angle droit.
Larousse du XIX°