Les Géorgiques de Virgile, par les traités de Caton le Censeur, de Varron, de Columelle, de Palladius sont les sources essentielles à travers lesquels nous connaissons l'agriculture romaine. 

Les lois et les institutions établies par les premiers législateurs de Rome faisaient de l'agriculture le fondement de la prospérité et de la moralité publiques. Seuls les propriétaires cultivant eux-mêmes leur champ étaient admis au nombre des défenseurs de la patrie : l'austérité vertueuse de Cincinnatus, quittant son champ à l'invitation du Sénat et retournant à sa charrue une fois sa tâche accomplie, est le devenue légendaire.

Mais bientôt l'aristocratie romaine dédaigna les travaux des champs et les campagnes furent abandonnées à des mains esclaves.

Des lois sévères veillaient au respect des moissons sur pied et des limites des champs. Le droit de parcours était inconnu ; on multipliait les marchés et les foires ; on ouvrait et l'on entretenait avec soin des voies de communication pour faciliter les transports. Les Romains possédaient un grand nombre d'instruments aratoires. Ils labouraient avec différents araires, traînés chacun par une paire de bœufs et qu'un seul homme dirigeait ; ils ne connurent la charrue à roues que vers les derniers temps de la république. Ils apportaient des soins minutieux à la manipulation des engrais, et tiraient un grand parti de celui que leur fournissaient les cloaques et les basses-cours pu les volières ; ils semaient des plantes légumineuses pour les retourner dans les sillons, les recouvrir de terre et les faire pourrir ; le chaume était brûlé sur place, et les moutons parquaient en plein air. Le blé n'était pas lié en gerbe ; aussitôt coupé, il était envoyé à l'aire pour être battu. Ils pratiquaient le binage, le buttage et le sarclage. Leur système d'irrigation et de dessèchement était admirablement entendu. Ils cultivaient les différentes espèces de céréales, de légumes et de fourrages que nous possédons, et même établissaient des prairies artificielles de certaines plantes fourragères, spécialement de la luzerne.