Le sacrifice de Polyxène

 

 

 

Giambattista Pittoni
Polyxène sacrifiée aux mânes d'Achille

 

On reconnaît une mise en scène proche par de nombreux détails du Sacrifice de la fille de Jephté conservé à Gênes, comme l'urne entre les colonnes ou le chien à droite, cependant que le soldat, tenant au fond un drapeau, se retrouve dans un Massacre des Innocents aujourd'hui à Milan. Cette technique du montage et le recours systématique aux mêmes mimiques théâtrales, aux mêmes objets précieux et à une gamme constante de tons chatoyants, apparentent la peinture de Pittoni à un exercice de décoration dans lequel le motif mythologique et sa portée singulière occupent une place de seconde importance. Au demeurant, l'émotion liée à la mort tragique de la princesse troyenne est ici négligée à tel point que la peinture fut longtemps comprise comme une Andromaque se rendant avec Énée sur le tombeau d'Hector.[louvre.edu], texte de Claire Barbillon

Polyxène était la fille de Priam et d'Hécube. Selon une version de la légende, elle inspira de l'amour à Achille, lors d'une trêve. Priam l'emmena d'ailleurs avec lui dans l'espoir d'être mieux accueilli lorsqu'il partit récupérer le corps d'Hector. Au moment où Achille se rendait au temple d'Apollon pour l'épouser, il fut tué par Pâris. En proie au chagrin, la jeune fille se perça le sein sur la tombe de son fiançé.

D'après une autre version, les chefs grecs se partagèrent le butin - étoffes, or et esclaves, après la chute de Troie. L'ombre d'Achille apparut devant sa tombe, réclamant sa part. Son fils, Néoptolème, conduisit alors la fille du roi Priam près du tombeau de son père et lui trancha la gorge.

 

Shérazade