Mercure et Argus

 

 

Jean-Honoré Fragonard
Mercure et Argus

Sur ce tableau, on ne reconnaît pas Mercure, le dieu aux talonnières ailées, au caducée et au pétase, ni Argus censé posséder cent yeux. En fait, Fragonard  laïcise  la scène. Un jeune homme de blanc vêtu se penche sur un vieillard endormi. On ignore si ce sont les paroles et la musique qui l'ont plongé dans le sommeil, ou bien s'il est ivre du vin de la cruche posée derrière lui. Les visages tout comme l'environnement sont rustiques, et le conte semble un prétexte à l'élaboration d'une scène de genre champêtre animée de paysans. texte François Lupu

L'histoire fait partie du cycle de la nymphe Io avec laquelle Jupiter trompa Junon.

Comme la déesse cherchait de tous côtés son époux infidèle, elle s'élança du haut de l'Olympe sur la terre et commanda aux nuages de s'éloigner. Mais Jupiter, prévoyant l'arrivée de son épouse, transforma en génisse la fille d'Inachus.

Suspicieuse, Junon demanda à son mari de lui faire cadeau de cet animal. Pour ne pas éveiller les soupçons, le dieu fut contraint de livrer son amante à sa rivale. Junon, l'ayant obtenue, confia cette génisse aux soins d'Argus, fils d'Arestor, qui la laissa paître pendant le jour et l'enferma pendant la nuit.

Ce monstre avait cent yeux, dont il ne fermait que la moitié, à tour de rôle. Il pouvait ainsi rester en permanence vigilant.

Jupiter finit par appeler son fils Mercure et lui commanda de livrer Argus à la mort. Le messager des dieux se rendit auprès d'Argus et se fit passer pour un berger jouant du pipeau. Il endormit le monstre aux accords de sa flûte et réussit à le tuer.

Clémence et Marie Emilie