Acheloos est le nom d'un fleuve
d'Etolie et du dieu de ce fleuve, fils d'Océan et de Téthys,
qui disputa à Hercule la main de Déjanire. Achéloos
ayant la faculté de se transformer, Ovide, dans Les
Métamorphoses lui confie le récit de son combat
avec Hercule : "Inférieur par la force, raconte Acheloos,
j'ai recours à mes artifices ; j'échappe à
mon adversaire sous la forme d'un long serpent ; je replie mon
corps en anneaux sinueux et je darde avec un sifflement sauvage
ma langue fourchue ; le héros de Tirynthe (Hercule) se
met à rire et, se moquant de mes artifices : "C'est
un exploit de mon berceau, dit-il, de dompter les serpents ;
quand tu l'emporterais sur les autres dragons, tu es seul, Acheloos
; combien en faudrait-il comme toi pour égaler l'hydre
de l'Herne? (...) Ce monstre, dont le sang enfantait des couleuvres
comme autant de rameaux et qui croissait par ses pertes, je l'ai
dompté et je l'ai ensuite livré aux flammes. A
quel sort peux-tu t'attendre, toi qui, empruntant la forme mensongère
d'un serpent, emploies des armes qui te sont étrangères,
toi qui te caches sous un déguisement?
A ces mots, il emprisonne entre ses doigts le haut de mon cou
; j'étouffais comme si j'étais étranglé
avec des tenailles et je m'efforçais d'arracher ma gorge
à la pression de ses pouces. Vaincu encore sous cette
forme, il m'en restait une troisième à prendre,
celle d'un taureau farouche ; changé en taureau, je recommence
la lutte. Le héros, m'attaquant du côté gauche,
jette ses bras autour de mes fanons ; je m'élance, il
me suit tout en me tirant à lui ; enfin il pèse
sur mes cornes, les enfonce jusque dans le sol résistant
et me renverse à la surface de l'arène. Ce n'était
pas encore assez ; tandis qu'il tient de sa main brutale une
de mes cormes, il la brise malgré sa dureté et
l'arrache de mon front qu'il mutile. Les Naïades la remplissent
de fruits et de fleurs odorantes et la consacrent aux dieux ;
la bienfaisante Abondance s'enrichit de ma corne" |

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