Le travail du peintre
........Le
peintre commençait le plus souvent par tracer sur les flancs
du vase une esquisse de sa composition, à laide dun
morceau de charbon de bois qui laissait sur la surface demi-sèche
de largile une légère indentation encore visible
aujourdhui. Les personnages étaient dessinés
nus, les vêtements étant ajoutés lors de lexécution
définitive. Dans la phase la plus ancienne, dite «
à figures noires », les personnages étaient
silhouettés et les détails incisés à
lintérieur à laide dune pointe,
selon un procédé mis au point à la fin du
VIIIe siècle av. J.-C. par les artistes corinthiens.©[louvre.edu], texte de Martine
Denoyelle © [Louvre.edu] photos
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Inversion du procédé
........Mais,
vers 530 av. J.-C., les peintres attiques inversèrent le
procédé : les figures réservées, de
la couleur du fond, se découpaient sur le champ recouvert
de peinture noire. Dabord définies par un trait de
contour, elles étaient ensuite entourées dune
large bande noire destinée à les « protéger
» des coups de pinceaux malheureux qui auraient pu empiéter
dessus lors du remplissage du fond. Un pinceau plus large ou une
brosse étaient employés pour cette dernière
opération, que lon confiait sans doute parfois à
des apprentis. Les détails intérieurs étaient
faits avec un pinceau fin, ou peut- être une sorte de «
porte- plume » muni dun réservoir, qui permettait
de tracer une ligne noire très fine et dépaisseur
régulière ; on utilisait aussi une argile plus délayée
de couleur brun jaune pour les cheveux, les pilosités ou
certains détails musculaires.©[louvre.edu], texte de Martine Denoyelle
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Le jeu des couleurs
........Aux
deux couleurs principales, l'orangé et le noir, sajoutaient
des rehauts ponctuels posés par-dessus la peinture noire
: le rouge, fait dargile délayée mélangée
à de loxyde de fer, et le blanc, fait dune
argile primaire qui garde sa couleur à la cuisson. Plus
fragiles, elles ont souvent disparu aujourdhui, mais il
subsiste à leur place une matité grisâtre
qui indique quelles existaient. Dautres couleurs furent
mises au point à lépoque archaïque (le
« rouge corail » brillant, lui aussi à base
dargile mélangée docre) et surtout à
lépoque classique, où toute une palette de
couleurs mates était utilisée pour les lécythes
funéraires ; mais ne pouvant être cuites, elles étaient
très peu résistantes et leur conservation pose à
présent de gros problèmes. Une fois la décoration
achevée, le vase était lustré avec un chiffon
doux, et prêt pour la cuisson. Le potier reprenait alors
le relais pour cette opération délicate, du succès
de laquelle dépendait la perfection définitive des
couleurs.©[louvre.edu],
texte de Martine Denoyelle
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